SOS casting + foot : si ça continue j'vais me découper

Publié le par laure cazal

Chers camarades, chers clients (emprunté à Bernard Lavilliers chez Delahousse)
  
photo en rapport avec la petite annonce en bas

Je me l’étais jurée sur la tête de ma future belle-mère en conférence de rédaction avec moi-même, tout sauf te parler de ce match. Malgré un autodafé volontaire (bang rhum-zam + valium), j’ai fini par céder à la pression irlandaise. Je suis en train de t’écrire un texte sur l’une des impostures médiatiques les plus vulgaires de ce début de siècle. Le traitement informationnel du match France-Eire (à Sousse).

Quelques précisions en préambule :

-          J’aime bien le foot

-          J’aime bien Henri

-          Domenech me laisse perplexe parce que je sais qu’il est loin d’être con

-          L’Irlande est un pays avec lequel je ne cultive aucune affinité

-          Je suis plutôt satisfaite que les Bleus se retrouvent chez Mandela

Donc, un match de foot. Important certes. Calée devant mon poste sur le canapé de ma fusée, missiles sol-air décontractants  à portée de main, je savoure. La rencontre ne se déroule pas du tout comme l’avaient prévu les observateurs proches du dossier. Les biconfessionnels insulaires n’arrêtent pas de faire suer les golden players une étoile.

Pendant que je m’en resserre un, les Verts marquent. 1-0, tout est à refaire. Comme d’hab’, Larqué crache son venin, Wenger tempère, je cogite-je m’agite, je grille clope sur clope. Rien que du très normal. Un péno non sifflé pour les Français, prolongation, égalisation, qualification. Bon scénar + happy end. Les dents et au lit.

Le lendemain, avant de me rendre chez un camarade-client, je survole la presse du jour. « scandaleux », « honteux », « voleurs », tricheurs », « indignes », « malhonnêtes », aux armes etcetera. Ce premier jour, le jeudi donc, je m’en bats grave les nibards : nos journaleux m’ont habitué à bien pire. Laisse la bave des crapules déferler sur les froggies que j’me dis. Plus tard dans la journée, je me surprends même à sourire en découvrant les Unes des tabloïds outre-manchiens sur la toile. Pour une minette comme moi en froid avec sa convention patriotique, cette francophobie rondouillarde a tendance à alléger mes humeurs.

C’est après que le bas-fond journalistique blesse. Lorsque l’ensemble du PPTC décrète qu’il existe désormais une « affaire Henri ». Titi a fait une main et c’est pas bien. Il aurait du allait le dire à l’arbitre. C’est un mauvais exemple pour la jeunesse. L’Irlande ne méritait pas ça. Il faut rejouer le match.

Cette déferlante de niaiseries recroquevillées  ne m’aurait pas interpelée  davantage si  ses effets pandémiques ne s’étaient pas exportés au-delà des colonnes de L’Equipe (bulletin supporter), du Parisien (feuille policière) ou de France-Soir (papier russe). Mais voilà. Le virus se l’est pété 24 heures chrono en sévissant dans toutes les rédactions print et audiovisuelles de la nation.

Impossible, à n’importe quelle heure de la journée et dans n’importe quel type de programme, de ne pas entendre  un mot sur  « l’affaire ».   Tout le monde en parle : les politiqueux, les artisteux, les urgentisteux, les humoristeux, les sociologueux, les ministreux et bien évidemment, les journaleux, toute rubrique et tout bord confondus.

Le trop fameux Jean-Michel Apathique (Canal+ de conformisme) se livre  à une décortication politique de la réaction d’après-match de notre président.  Lizarazu (mafieux zidanien faux-gentil) fait la tournée des jités comme s’il était en promo du nouvel album de sa femme, FOG (l’homme sans prompteur ni oreillette) va même jusqu'à ouvrir son émission culturelle en sollicitant un académicien gâteux (pléonasme) sur le sujet.

Et ça dure. En boucle,  du matin au soir. En dehors de Benoît XVI et d’Obama, chaque pipolette a un truc à dire sur « L’affaire ». Pas plus tard que dimanche encore, Laurent Delhousse, pour lequel  j’ai de l’estime, a tendu le micro à l’époux de Marie Drucker (la nièce) et à Bernard Lavilliers (le grand voyageur) afin qu’ils commentent la qualification de la honte.

Originaire de Saint-Etienne, seul club français à avoir fait mouiller les petites culottes des filles en coupe d’Europe, le gros B s’est fendu d’une courte intervention  emprunted’un bon sens oxygénant. Etant point par point d’accord avec lui, je te la résume :

-          Bien sûr qu’on triche au foot, ça fait partie du jeu.

-          Bien sûr qu’on s’est servi  de « l’affaire » pour endormir encore un peu plus le bon peuple de France.

-          Bien sûr que les médias travestissent les anecdotes en faits historiques parce qu’ils ne savent pas faire autre chose

-          Bien sûr que nous vivons dans un sacré pays de merde.

Laure Cazal


PETITANNONCE-PETITANNONCE-PETITANNONCE-PETITANNONCE

Cherche comédienne pas chiante

Profil

- 23-30 ans (merci de préciser votre numéro de sécu si tu n'as délibérément pas mis ton âge sur ton CV)
- Pas forcément canon mais plutôt mignonne rebelle (du chien bordel, du charisme, ce genre de truc)
- Métisse et/ou parlant avec accent non parisien rive gauche, ni canal Saint-Martin (Cf la seconde partie de Death proof et/ou saison 2 Weeds + Shameless)
- Capable de parler le BBB (baiser/boire/bouffer)  sans se forcer (aucune candidature issue de Meetic ne sera retenue)
- Pas chiante (jeu de l'ego proscrit)
- Acceptant de partager le premier rôle avec quatre autre filles (dont une bi)
- Ayant autant que possible quitter Florent en claquant la porte (dès la première semaine de la première année)

ACHTUNG

Parisiennes de province autocentrées s'abstenir 

Nature du contrat : à participation

Si cette annonce t'intéresse, balance ta putain de photo et ton putain de CV à :

laure.cazal@gmail.com

 
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P
<br /> Une comédienne pas chiante mais avec du caractère.. Tu ne sais pas ce que tu veux lolotte<br /> <br /> <br />
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K
<br /> je me permets de reprendre une partie d'un des commentaires à propos du précédent : la comédienne n'est pas l'ovaire du décor, c'est l'enfer du décor.<br /> <br /> <br />
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E
<br /> Une amie m'a dit d'aller faire un tour sur votre site, que c'était assez décalé. J'ai bien aimé votre petit texte sur France-Irlande. Il est amusant. Je n'en dirais pas autant de "annonce :<br /> "cherche comédienne pas chiante". Si je suis née en province, j'estime aujourd'hui être une vraie Parisienne. J'y suis depuis dix ans, j'habite "rive gauche" et je crois pas être "chiante" ni<br /> "autocentrée". Sachez que l'une des éxigences de notre métier est de savoir nous adapter. On appelle ceci la composition. Je ne peux pas me transmformer en noire mais je suis parfaitement capable<br /> de jouer en prenant un accent étranger. Je connais mon métier, moi. Alors, si vous faites réellement ce casting, commencez déjà par apprendre les codes élémentaires des acteurs et des actrices. En<br /> attendant, ne vous trompez pas de direction. Continuez à écrire vos chroniques et ne vous immiscez pas dans un milieu que vous ne connaissez visiblement pas.<br /> <br /> <br />
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D
<br /> Une comédienne pas chiante est un produit de consommation rare. Mais il en existe. En revanche, si vous souhaitez les options métisse et/ou étrangère, partez faire votre casting hors de nos<br /> frontières. En Belgique, ou selon le budget de votre production, en Espagne, Italie, aux Etats-Unis,au Canada.<br /> <br /> <br />
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R
<br /> Chère Lolo,<br /> Si tu aimes VRAIMENT le foot. Et les analyses intelligentes : www.footaises.com<br /> <br /> <br />
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